Action coup de poing de la Coordination rurale à l’Arc de triomphe
La Coordination rurale a mené ce vendredi 1er mars 2024 au matin, une action surprise et dans le calme autour de l’Arc de triomphe, bloquant le haut des Champs-Élysées avec des bottes de paille et des tracteurs.
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Axel Masson, éleveur dans le Loir-et-Cher, a expliqué à l’AFP qu’ils étaient une centaine rassemblés dès 4 heures vendredi matin « dans le calme et dans le respect ». Une source policière a confirmé que les agriculteurs sont arrivés en véhicules légers et pick-ups vers 4 heures et que des ballots de paille transportés par des petits utilitaires ont été déposés sur la chaussée. Huit tracteurs sont arrivés vers 6 heures.
Après la prise de la Bastille et celle de Rungis, pacifique, la @coordinationrur rend hommage à l'arc de triomphe pour sauver notre agriculture française. Stop à la cogestion qui a fait disparaître près de 800 000 vaches de nos prés. @franceinfo@CNEWS@BFMTVpic.twitter.com/i4ONwcMyGL
— Coordination Rurale (@coordinationrur) March 1, 2024
Vers 8 heures, des voitures de police étaient toujours disposées au pied de l’Arc de triomphe. Le calme régnait sur la place, et les services de la mairie de Paris commençaient à nettoyer les lieux. Vers 9h40, la manifestation au pied de l'Arc a pris fin, selon une journaliste de l'AFP, et la circulation a repris sur la célèbre avenue. Soixante-six interpellations ont eu lieu, selon la préfecture de police.
D'autres actions avaient lieu ailleurs à Paris : quatre tracteurs bloquaient la sortie du périphérique à la porte d'Ivry, d'autres se positionnaient au niveau de la sortie de l'A4 à Charenton, selon la police. « Un convoi de tracteurs est en route pour le château de Versailles », où ils seront attendus par un dispositif policier, a-t-on ajouté de même source.
Le syndicat avait annoncé sur X être mobilisé « pour sauver » l’agriculture française », avant le dernier week-end du Salon de l’agriculture. « On est monté ce matin pour déposer une gerbe à l’Arc de triomphe pour rendre hommage à tous les agriculteurs qui se suicident, a précisé Axel Masson. On n’est toujours pas entendu par l’État. » Vincent Carré, qui cultive du blé dans la région de Chartres, est parti de chez lui à 1 heure du matin : « On n’a rien dit à personne. On est venu ce matin pour marquer le coup […] à cause de la politique agricole française et européenne. »
Mobilisés pour tous les agriculteurs la @coordinationrur converge vers Paris. Des actes rapidement pour sauver nos 45% d exploitations en détresse financière #AgriculteursEnColere
— Coordination Rurale (@coordinationrur) March 1, 2024
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Dans un endroit hautement symbolique
Alors qu'ils devaient se rendre initialement au château de Versailles dans une manifestation autorisée, « les agriculteurs ont fait ce détour pour aller sur la tombe du soldat inconnu », affirme Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, joint par l'AFP. Mais « ils n’ont pas eu le temps d’aller bien plus loin puisque les forces de police se sont tout de suite interposées et la discussion a tourné court ». Cette action a lieu à un endroit hautement symbolique, qui a été le théâtre de violences lors de la crise des « Gilets jaunes » en 2018.
Interrogée sur cette action, la ministre déléguée à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire, Agnès Pannier-Runacher, a rappelé que « tout le monde doit respecter la loi et une manifestation qui n'est pas déclarée est donc une manifestation illégale ». Mais « cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas écouter la colère des agriculteurs et c'est ce que nous faisons en prenant des mesures très concrètes, des mesures d'urgence », a-t-elle martelé sur Sud Radio, affirmant qu'« aujourd'hui l'argent descend dans les cours de ferme ».
Cette manifestation est menée à la veille du week-end de clôture du Salon de l’agriculture dont l’ouverture samedi dernier par Emmanuel Macron avait été très chahutée. Samedi dernier, lors de l’inauguration de la « plus grande ferme de France », le président de la République Emmanuel Macron pointait ceux qui avaient chahuté sa visite, dont nombre d’entre eux étaient coiffés du bonnet jaune caractéristique du syndicat.
Face à la colère agricole, vive depuis plusieurs semaines, l’exécutif s’efforce de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour obtenir un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides, notamment. Emmanuel Macron s’est notamment prononcé pour des prix planchers afin de garantir de meilleurs revenus, mais cette idée est loin de faire l’unanimité dans le monde agricole.
De leur côté, les banques ont promis des gestes afin de desserrer l’étau financier pour les exploitations les plus fragiles. « Pour l’instant, il n’y a pas de résultat pour l’avenir. Le salon s’est assez bien passé, mais si ça continue comme ça, la colère ne va pas s’arrêter », prévient Christian Convers.
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